L’Amérique, l’Europe et la France

Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.

, par Jean-Guy Giraud

L'Amérique, l'Europe et la France

L’élection de Donald Trump aura des conséquences pour l’Union européenne comme pour la France.

On ne saura pas avant plusieurs mois quelles seront précisément ces conséquences en matière diplomatique, commerciale, financière, etc. mais l’on peut d’ores et déjà affirmer deux choses :

1. la nécessité d’un renforcement de l’unité européenne :

  • le "World Order" des 10 dernières années risque d’être fortement chahuté par l’effet combiné d’une nouvelle politique étrangère américaine d’une part - et, parallèlement, d’un interventionnisme/impérialisme russe croissants. Le "European Order" de l’après guerre (essentiellement basé sur le pôle UE/OTAN) pourrait être affecté par un retrait accéléré du soutien américain et par une pression russe accrue aux marges de l’Union ;
  • simultanément, l’UE est entrée dans une des phases délicates de son évolution : le retrait (durable) du Royaume Uni - la déstabilisation intérieure (provisoire) de l’Italie comme de l’Espagne - les poussées (transitoires) de nationalismes en Pologne et dans d’autres nouveaux États membres - l’affaiblissement (auto-infligé) des Institutions ;
  • la "dislocation annoncée" de ces grands équilibres devrait conduire les responsables de l’UE - comme de ses États membres - à créer sans attendre les conditions d’un vigoureux sursaut européen, d’un rassemblement de ses potentiels diplomatique, militaire et économique. Les mesures à prendre - et les quelques réformes à effectuer - sont simples et finalement peu coûteuses : elles ressortent principalement de la fameuse "volonté politique" que les circonstances actuelles devraient enfin débloquer ; ;
  • de fait, le nécessaire sursaut dépendra surtout de la détermination concertée des deux principaux États membres de l’UE : l’Allemagne et la France. La première semble suivre une courbe vertueuse faite de solidité, de stabilité, d’assurance et de disponibilité pour un engagement européen : les prochaines élections pourraient confirmer cette tendance. La seconde est dans une situation plus fragile et plus ambigüe ...

2. la nécessité d’un renforcement interne de la France :

  • l’affaiblissement et l’introversion de la France - moteur politique de l’UE - doivent être stoppés à l’occasion des prochaines échéances électorales. Les principales réformes indispensables pour remettre la machine en marche sont objectivement bien identifiées et à la portée d’un pouvoir politique (renouvelé), déterminé et crédible ;
  • l’engagement européen des (nouveaux) responsables français doit sortir de l’ambiguïté et s’affirmer avec toute la force et la clarté nécessaires pour entraîner ses partenaires, en premier lieu l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ;
  • en définitive, beaucoup dépendra - Constitution oblige - de la personnalité du Président de la République élu en Juin 2017 : de ses convictions européennes avant tout mais aussi de sa capacité à les faire partager par l’opinion. En matière de politique extérieure, le Président doit disposer d’une dose raisonnable de confiance, déléguée par le public et basée sur la clarté des objectifs mais aussi sur quelques qualités personnelles comme l’expérience et la stature, l’assurance et la détermination, la rigueur et la persévérance, le volontarisme et la sagesse...

Jean-Guy Giraud 12 - 11 - 2016

P.-S.

Photo CC par Johan Gustafsson sur Pixabay

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