Une refonte de la politique européenne des transports, des options fédérales à consolider ?
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Comment ne pas rappeler en quoi les modalités de transport, des femmes et hommes, des marchandises, collectif ou individuel…Sont d’une importance cruciale pour le citoyen européen au XXIème siècle.
Que ce soit pour le travail, les loisirs, les échanges, les contacts entre européens, le transport est soit une joie, une opportunité, soit aussi, trop souvent, une contrainte redoutable, voire pour certains, une galère…
Rappelons aussi l’importance du transport pour l’économie européenne, puisqu’il représente plus de 5 % du PIB, et est source de nombreux emplois.
Mais il signifie aussi des défis considérables pour l’environnement : le transport est le seul secteur pour lequel les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté (+ 33 % de 1990 à 2019, la voiture personnelle représentant 60% des émissions), alors que la pollution atmosphérique est la cause de près de 300.000 décès prématurés par an en Europe dont plus de 30.000 en France (chiffres de 2019).
L’Europe et les transports, une histoire contrariée
Force est de constater, dans ce contexte, que la politique européenne de transport reste embryonnaire et assez orientée (même si en application des articles 90 et 100 du Traité de l’Union, les décisions peuvent être prises à la majorité qualifiée).
Depuis le traité de Rome de 1957, ce sont en effet les thèmes de la libéralisation qui dominent, que ce soit pour le transport aérien, fluvial, routier, ou maritime.
Des financements substantiels ont certes été mis à disposition et ont permis de créer de vastes infrastructures d’interconnexion, surtout pour les lignes de train à grand vitesse, mais très peu a été réalisé en matière d’améliorations, plus proches de nombreux citoyens.
Certes, depuis le Livre blanc de 2001, les thèmes liés à l’environnement sont cités, et en 2020, une « stratégie de mobilité durable et intelligente » a été définie, mais ceci reste marginal, certainement loin des attentes des citoyens.
Le « Pacte vert » européen, fixant des objectifs chiffrés pour le prochain demi-siècle, prend bien sûr en compte le transport, mais dans une direction plutôt technologique, le moteur propre par exemple….sans aborder réellement les défis sociétaux.
Vers une politique fédérale des transports ?
C’est dans ce contexte qu’il est utile de réfléchir aux inflexions qui devraient être données à une politique européenne des transports, répondant enfin aux défis des citoyens pour le XXIème siècle.
Certes, dans une optique fédérale, des moyens financiers supplémentaires sont impératifs, surtout si l’Europe, et ses industries, veulent rester maitre des évolutions technologiques et d’innovation à venir ( la souveraineté européenne..).
La création et la mise en œuvre de normes positives, lisibles, transparentes et applicables restent, eux-aussi, nécessaires.
Mais cela restera insuffisant, face aux défis et contraintes, et aux souhaits de citoyens européens : une démarche européenne, mieux coordonnée, voire fédérale, devrait voir le jour, pourquoi pas un programme « Soft european mobility » ( SEM ), ou mobilité européenne douce.
C’est ainsi une politique fédérale, au sens plein du terme, ambitieuse, avec des moyens financiers significatifs (mais aussi des méthodes d’essence fédérale), qui devrait être mise en œuvre, engageant les niveaux européens, nationaux et locaux, dans une bonne interprétation du principe fédéral de subsidiarité.
Une piste de politique européenne coordonnée : le soutien aux transports publics libres et gratuits
Dans une tribune récente d’un collectif sur la gratuité des transports publics, on peut lire « si les 27 veulent réduire les émissions de carbone, il faut qu’ils accompagnent les territoires qui se mobilisent, qu’ils fassent baisser le prix des billets de train…. » et de prôner « un fonds européen pour la gratuité »
D’ores et déjà 50 villes d’Europe pratiquent la gratuité ( de Luxembourg à Montpellier, en passant par Tallin ), mais par rapport à l’ensemble de l’espace européen, cela reste marginal. Bien sûr, si l’on arrive, dans un contexte d’échanges de bonnes expériences à les partager au niveau européen, à les diffuser, il pourrait y avoir un effet « boule de neige »
Mais ne peut-on aller au-delà, organiser, inciter, accompagner, c’est là qu’une politique fédérale pourrait avoir du sens…et de l’impact.
Elle donnerait du corps à l’idée européenne de solidarité et efficacité, en contribuant à résoudre de manière intelligente, participative, les problèmes que rencontrent quotidiennement trop de citoyens, sur l’ensemble du territoire européen…et en assurant de la visibilité positive aux politiques européennes !
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