Présidence de la Commission européenne : l’Union doit impérativement changer de méthode
Ursula von der Leyen s’adresse au Parlement européen - Photo Mathieu CUGNOT © European Union 2019 - Source : EP
Ursula von der Leyen, proposée par le Conseil européen pour assurer la présidence de l’exécutif européen, a été aujourd’hui confirmée par le Parlement européen à une très courte majorité. La section française de l’Union des fédéralistes européens (UEF-France) regrette que le Parlement européen n’ait pas saisi cette opportunité pour prendre toute la place qu’il mérite en tant qu’institution démocratique de l’Union.
La nouvelle présidente de la Commission européenne entame ainsi son mandat avec une légitimité particulièrement faible, ne reposant que sur le souhait d’une courte majorité de députés européens de ne pas engager de bras-de-fer avec le Conseil européen.
Cette candidate de dernière minute n’est légitimée par aucune approbation citoyenne ; elle n’a pas candidaté à la présidence de la Commission européenne – ni même à un mandat d’eurodéputée – et n’a pas présenté sa vision de l’Europe aux citoyens lors de la campagne électorale, ni débattu de ses idées avec ses concurrents lors de débats télévisés.
Nous souhaitons bien entendu à Mme von der Leyen le plus grand succès dans ses nouvelles fonctions et l’encourageons à démontrer son indépendance vis-à-vis du Conseil européen et des gouvernements des États-membres en assurant sans relâche la promotion de l’intérêt général européen, comme l’exige sa fonction.
Le processus de désignation de la présidence de la Commission européenne tel que décrit dans les traités et interprété par les institutions de l’UE n’est pas satisfaisant et doit être amélioré. L’ambiguïté volontaire du traité implique des mécanismes complémentaires hasardeux et imparfaits dont le respect ne repose que sur l’équilibre politique du moment et la bonne volonté des dirigeants des États membres, et non sur une légitimité citoyenne et démocratique.
Nous demandons dès à présent aux députés de se montrer particulièrement vigilants et rigoureux dans leurs démarches de vérification des compétences et des valeurs des personnes pressenties pour siéger au sein de la Commission, lors de leurs auditions devant le Parlement européen.
En outre, nous demandons à tous les acteurs de la vie politique européenne de mettre en œuvre, au cours de ce mandat, un programme ambitieux de réformes, tel que celui proposé par le président de l’UEF Sandro Gozi dans sa lettre ouverte aux députés du 9 juillet 2019.
L’UEF-France exige tout particulièrement des institutions de l’Union européenne qu’elles :
- agissent pour le renforcement de la promotion et de la protection de l’État de droit et des droits fondamentaux en son sein partout où ils sont menacés ;
- élaborent une loi électorale unique pour l’élection des députés européens qui encourage la dimension transnationale des débats, notamment à travers les partis politiques européens
- éclaircissent les règles relatives à l’élection du président de la Commission européenne par le Parlement européen – et notamment le principe du Spitzenkandidat – pour qu’elles soient reconnues avant la prochaine élection européenne, et ne puissent pas être écartées unilatéralement par le Conseil européen ;
- s’engagent à mettre en œuvre une réforme d’ensemble des traités, afin de rendre l’Union plus intégrée politiquement, plus démocratique et plus efficace.
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