Le jeudi 20 novembre, l’administration Trump a publié 28 points pour la paix entre l’Ukraine et la Russie, négociés secrètement avec la Russie sans l’Ukraine ni l’UE. Les États-Unis ont demandé à l’Ukraine de les accepter avant le 27 novembre sans discussion. Ces points semblent avoir été dictés par Poutine et ressemblent davantage à un projet de capitulation qu’à un projet de paix.
C’est l’heure la plus sombre pour l’Ukraine et pour l’UE. Nos destins, notre liberté et notre dignité sont liés, nous les défendrons ensemble, ou nous les perdrons ensemble.
Vendredi soir, le président Zelensky s’est adressé aux Ukrainiens pour rappeler son engagement en faveur de la souveraineté et de l’indépendance de l’Ukraine. Il a affirmé que la dignité et la liberté des Ukrainiens ne peuvent être négligées.
Kaja Kallas, la haute représentante de l’UE, et plusieurs chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont exprimé leurs préoccupations et exigé que toute solution concernant l’Europe soit prise avec l’Ukraine et l’UE. Le 22 novembre, plusieurs chefs d’État et de gouvernement, le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne ont publié une déclaration sur l’Ukraine qui salue en termes très diplomatiques le plan américain et réaffirme leur soutien à l’Ukraine. Le temps de la lâcheté est révolu, et il faut faire preuve de courage et de détermination pour éviter d’être submergé.

L’Ukraine et les pays de l’UE doivent rejeter fermement toute tentative d’imposer le joug de la dictature sur notre continent : car c’est bien là l’objectif de ce plan, qui consiste à nous réduire, nous et l’Ukraine, à l’état de marionnettes. Nos gouvernements doivent savoir réagir, éveiller notre opinion publique, souvent laissée à la merci de la propagande, et trouver le courage de surmonter notre impuissance et de montrer la voie pour reprendre véritablement le contrôle de notre destin et défendre notre liberté, notre démocratie et nos valeurs.

L’Union des fédéralistes européens, réunie en comité fédéral à Athènes, demande à l’Union européenne :

• De soutenir pleinement l’Ukraine et les Ukrainiens afin de protéger leur souveraineté.
• De maintenir les sanctions à l’encontre de la Russie tant que la guerre d’agression se poursuit,
• D’exiger un cessez-le-feu qui doit être en place pour entamer toute nouvelle négociation, car un accord de paix ne peut être discuté sous les bombardements quotidiens,
• D’utiliser immédiatement les avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine. À cette fin, les États membres devraient être solidairement responsables avec la Belgique en cas de contestation judiciaire.

Si nous voulons être crédibles maintenant et donner à l’Ukraine la possibilité de négocier, l’Ukraine et l’UE doivent présenter une proposition alternative au plan en 28 points de l’administration américaine.
Cette proposition peut s’appuyer sur les principes déjà énoncés par l’Ukraine et l’UE :

• La lutte de l’Ukraine pour la liberté constitue un élément essentiel au maintien de la sécurité et de la liberté en Europe ;
• Le respect du droit international, y compris la compétence de la Cour internationale de justice, doit faire partie intégrante de l’accord, et toute violation avérée doit être jugée.
• Toute initiative diplomatique doit inclure la pleine reconnaissance de la souveraineté ukrainienne et le respect des frontières légitimes.
• L’échange potentiel de territoires doit être discuté en présence directe des deux parties au conflit, dans le respect des règles internationales.
• L’Ukraine conservera son droit de se défendre et, en tant qu’État souverain, de décider de sa propre armée.
• Un traité de paix devra contenir des éléments sur le financement de la reconstruction de l’Ukraine.

De notre point de vue fédéraliste, et comme le montre l’expérience de l’intégration européenne, la construction de la paix nécessite la démocratie, le respect de l’État de droit et des institutions qui la garantissent.
Dans les moments les plus sombres, il est temps que les gouvernements de l’UE comprennent qu’ils ne survivront que s’ils ont un projet commun, qu’ils comprennent qu’il est temps de s’unir véritablement, qu’ils doivent affronter ensemble, comme un seul État, les puissants ennemis qui cherchent à nous détruire.
Dans les moments les plus sombres, il est temps de relancer le processus vers la fédération. Il est temps de créer les États-Unis d’Europe.