Débat sur l’avenir de l’Europe avec Nathalie Loiseau et Sandro Gozi Perspectives pour l’avenir de l’Europe entre souveraineté nationale et souveraineté européenne

Débat sur l'avenir de l'Europe avec Nathalie Loiseau et Sandro Gozi

Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes et Sandro Gozi, président de l’Union des Fédéralistes Européens (UEF), ont débattu de l’avenir de l’Europe vendredi 25 janvier 2019 au Palais du Luxembourg avec 200 participants.

La rencontre, organisée conjointement par l’UEF et par sa section française, l’UEF-France, visait à proposer un dialogue entre la ministre chargée des Affaires européennes auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Nathalie Loiseau, et le président de l’Union des fédéralistes européens (UEF), Sandro Gozi, ancien secrétaire d’État italien aux Affaires européennes, autour du thème « Europe : évolution ou révolution ».

L’Europe se trouve à la croisée des chemins. Nous observons partout en Europe l’émergence d’une tendance de plus en plus souverainiste et nationaliste, couplée d’un sentiment de rejet du projet européen. D’autre part, le besoin d’une Europe unie, forte et souveraine est plus fort que jamais pour faire face à ses nombreux défis internes ainsi qu’aux défis mondiaux.Pour faire avancer l’Europe, est-il désormais suffisant de laisser les choses continuer de se faire graduellement ou bien est-il grand temps de procéder à des réformes audacieuses et radicales permettant à l’Europe de prendre son destin en mains ?

En introduction, Ophélie Omnes, présidente de l’Union des Fédéralistes Européens - France a présenté la campagne des fédéralistes européens pour les élections européennes « Je choisis l’Europe ». Face aux défis auxquels les Européens doivent faire face, elle a rappelé : « qu’il existe une solution à nos problèmes, solution qui nécessite de changer de grille de lecture : une Europe fédérale ! ».

Les échanges furent ensuite animés par Jean-Christophe Ploquin, journaliste au Journal La Croix. Les intervenants ont également répondu aux questions des participants à la rencontre.

Ils débutèrent par un point sur la situation en Italie et sur l’attitude de son nouveau gouvernement, dont Nathalie Loiseau a constaté le manque de modération. Sandro Gozi regrette que « l’Italie a disparu du radar du bon sens, cela nuit gravement aux intérêts et à l’action européenne de l’Italie » et veut rappeller qu’« il y a encore une autre Italie par rapport à celle qui cherche en permanence un ennemi à l’extérieur ».

Nathalie Loiseau affirme que l’objectif du gouvernement français est de s’opposer aux nationalistes, lesquels se positionnent dans l’opposition et non dans la proposition. Elle donne en exemple le Brexit ou encore le référendum de 2005. « Les projets des égoïsmes nationaux ne sont pas des projets pour l’Europe, ils n’ont rien de commun entre eux : ils ne sont pas des projets européens compatibles ».

En réponse à une question de J.-C. Ploquin sur les pouvoirs du Parlement européen, Sandro Gozi indique qu’ « il nous faut une Europe souveraine, et que celle-ci a besoin de légitimité démocratique : la solution est au Parlement européen ».

Il se positionne en faveur d’un renforcement des pouvoirs du Parlement européen et notamment en faveur de son droit d’initiative. Ceci implique une réforme des traités, mais celle-ci est possible dès lors qu’il existe une volonté politique des gouvernements pour aller de l’avant.

Si les deux intervenants partagent le souhait de mettre en place des listes transnationales pour donner à l’élection du Parlement européen une dimension nouvelle, Nathalie Loiseau a marqué son désaccord sur le principe de désigner à la tête de la Commission européenne le candidat tête de file présenté par les partis ayant remporté l’élection. L’UEF demeure favorable à ce système dit des spitzenkandidat qui a apporté un progrès démocratique significatif à l’élection européenne grâce au traité de Lisbonne.

Le thème de la défense a été abordé. Celui-ci est l’un des thèmes de campagne de l’UEF pour les européennes. Nathalie Loiseau a rappelé que « Lors des consultations citoyennes sur l’Europe, beaucoup ont demandé une armée européenne ». Elle souligne qu’ « on a fait en 2 ans plus de progrès en matière d’#Europe de la Défense que durant les deux dernières décennies ». La Coopération Structurée Permanente a en effet été activée en 2017.

Pour Sandro Gozi, il faut introduire la méthode des groupes de pays et de peuples qui acceptent d’aller de l’avant et arrêter qu’un seul pays puisse bloquer les avancées. Pour lui, L’Europe est un multiplicateur de protection, de sécurité. C’est la seule façon de reprendre le contrôle. La peur est notre pire ennemi. Et l’Europe peut nous aider à la combattre.

P.-S.

Cet événement est organisé par l’UEF et l’UEF-France.

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