Covid 19 : répondre à la crise, refondre l’Europe en pensant à l’impensable

Covid 19 : répondre à la crise, refondre l'Europe en pensant à l'impensable

Les fédéralistes européens se félicitent de la résolution approuvée le 17 avril par le Parlement européen avec un ensemble de propositions pour que l’Union européenne aborde avec des actions unies et déterminées la crise COVID-19 et son immense impact économique et social.

Les propositions du Parlement européen augmentent considérablement le niveau d’ambition de l’accord proposé par l’Eurogroupe la semaine dernière, en particulier en ce qui concerne la création d’un nouveau Fonds de relance financé par les obligations européennes de relance ("recovery bonds") émises par l’Union européenne et garanties par le budget de l’UE pour soutenir l’économie européenne et la cohésion entre les États membres et les citoyens. Le Parlement européen fait preuve de leadership en soutenant un accord ambitieux de la part du Conseil européen de la semaine prochaine. Nous attendons maintenant le même leadership de la part de la Présidente Von der Leyen - qui a déclaré hier qu’en cette période de choix importants, elle s’inspire d’Altiero Spinelli, l’un des fondateurs du mouvement fédéraliste - et des dirigeants du Conseil européen. Dans le même temps, le Parlement européen devrait ouvrir une réflexion sur la manière de passer de la réponse à l’urgence, à la refonte de l’Union européenne, de manière à ce qu’elle ait les moyens et les pouvoirs de résister aux crises futures.

Sandro Gozi, président de l’Union des fédéralistes européens, a déclaré : "Le Fonds de relance est un nouvel outil essentiel pour permettre à l’Union européenne d’aider à la reconstruction de nos économies dévastées par la crise. Les obligations européennes de relance, émises par l’Union européenne, telles que proposées par le Parlement européen aujourd’hui, sont le seul moyen de mettre à disposition des ressources fraîches de l’ampleur de celles que les États-Unis et la Chine déploient pour leurs économies. Nous espérons que le Conseil européen de la semaine prochaine adoptera ces propositions et rendra le Fonds et les obligations pour la relance opérationnels dès que possible. Dans le même temps, nous devons réfléchir sérieusement à l’Union européenne elle-même. Le Président Macron a raison : l’Union européenne ne peut pas continuer à aller de crise en crise, en inventant à chaque fois de nouveaux instruments européens, souvent après d’âpres divisions entre les gouvernements nationaux qui se répercutent à travers nos sociétés. Nous avons besoin de solutions structurelles qui rendent l’Union européenne capable d’agir vite, de mobiliser rapidement ses propres ressources lorsqu’elles sont nécessaires à des actions européennes, et sans faire peser de fardeau sur les États membres, comme dans toute structure fédérale : Des fonds européens, pour les biens communs européens, gérés par le niveau européen. L’appel qu’il a lancé dans l’interview accordée hier au Financial Times doit être repris par les États membres et toutes les institutions de l’UE, à commencer par le Parlement européen : nous devons vraiment nous pencher sur l’avenir du projet européen "en pensant à l’impensable".

Il est temps de s’attaquer au nœud de l’Union européenne en tant que véritable union politique, en brisant les tabous qui ont bloqué la poursuite de l’intégration européenne au cours de la dernière décennie. Le Parlement européen devrait prendre l’initiative de proposer de relancer le projet d’une conférence sur l’avenir de l’Europe et d’accélérer ses résultats pour produire un nouveau pacte constitutionnel pour une Europe fédérale dotée de sa propre autonomie financière.

P.-S.

Traduction par Claire Versini

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