Une centaine de participants à la conférence "Victor Hugo, l’Européen" à Besançon

, par Chloé Fabre

Une centaine de participants à la conférence "Victor Hugo, l'Européen" à Besançon

À l’occasion du 220ème anniversaire de Victor Hugo, parlons de sa passion européenne, notamment de son discours fondateur de 1849 sur "la paix et les États-Unis d’Europe" : "un jour viendra....."

La maire de Besançon, Anne Vignot, a accueilli les organisateurs et les intervenants devant la statue de Victor Hugo. Elle a tenu a rappeler sa solidarité avec l’Ukraine et les ukrainiens et a ré-affirmé que seule une Europe fédérale aurait les moyens de protéger les populations et de réagir face à ces agressions.

La conférence de Besançon a été l’occasion de lectures théâtralisées, de textes de Victor Hugo, bien sûr, mais aussi Albert Camus (lettres à un ami allemand) par Sophie Elert, comédienne, et Christophe Varrault, comédien à Belfort.

J.-F. Chanet, historien spécialiste du XIXème siècle, ancien professeur à Sciences Po Paris, et maintenant recteur de la région académique Bourgogne-Franche-Comté, a prononcé une conférence (qui complète opportunément les textes de la brochure "Hugo l’Européen", publié par Presses fédéralistes avec un texte d’Audrey Soria), sur la signification actuelle de Hugo l’européen. Pour le recteur, Hugo, pour l’Europe, "reste un phare, mais, dans cette tempête, nous sommes à la recherche de navigateurs". Il fait référence aux ouvrages de Maurice Agulhon,"Pensez les frontières", mais aussi, de Gaston Bordet "Hugo, hier et maintenant". Il rappelle le parcours de Hugo, la plantation d’un arbre de la liberté place des Vosges, en 1948 (avec son pendant, l’arbre des États-Unis d’Europe, planté en 1870, à la fin de de son exil à Guernesey). En exil à Bruxelles, Jersey et Guernesey, Hugo reste fidèle à son rêve européen "l’Europe est un aïeul en pleurs". Jean-François Chanet rappelle également les réflexions de Hugo lors de la guerre de Crimée en 1854, avec Sébastopol : "Sébastopol est une plaie, à cause de l’Europe des rois, quand nous donneras-t-on l’Europe des peuples ?". Hugo devient député en 1871, position qu’il quitte vite par solidarité avec Garibaldi. A noter aussi son voyage à Philadelphie, alors que l’on salue l’arrivée de la statue de la Liberté de Bartholdi, Hugo célèbre la liberté entre deux mondes, Amérique et Europe. Chanet nous rappelle en effet que la gauche, avant 1947, était très pro américaine et russophobe, de Lafayette à Blum, changement assez complet depuis 70 ans...

Chloé Fabre, Vice-Présidente de l’UEF France, introduit son propos par une question "que peint-on lorsqu’on ne peint pas la guerre ? Comment représente-t-on la paix". Les bisontins et bisontines dans la salle soufflent "l’amour" en référence aux nombreux nus présents dans les collections du musée d’art. Et c’est en cela que Victor Hugo est fondateur, pour sa conception de la paix permise uniquement par des institutions démocratiques. Il prône ainsi une République européenne et envisage déjà une monnaie commune pour le continent. Victor Hugo est également essentiel pour sa conception de l’universel, ainsi le citant : « Supposez qu’ils se fussent dit qu’avant d’être français, ou anglais, ou allemand, on est homme ». Chloé Fabre conclue qu’en cette période de guerre, le leg de Victor Hugo est une pierre importante pour construire enfin une paix mondiale, qui se sera garantie que par des institutions démocratiques.
Le texte de son intervention est disponible en téléchargement en bas de cet article.

Yves Bertoncini, président du Mouvement européen France, est questionné d’emblée par les acteurs, "et vous, comment voyez-vous les États-Unis d’Europe". Le président du ME-F répond que dans les circonstances actuelles, il a une grande émotion en faveur de ce qu’il appelle les "Nations Unis d’Europe", en référence à l’Europe des Nations souhaitée par Jacques Delors. Il existe actuellement , de manière dramatique, un moment d’unité identique à celui que les Européens ont pu connaitre après la chute du mur de Berlin. On est en train de vivre la fin de l’après guerre froide, et le besoin de s’unir davantage est plus que jamais évident.

Le premier évènement d’une série

À l’occasion du 220ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo, l’Union européenne des fédéralistes France (avec d’autres associations européennes telles que Sauvons l’Europe ou le Mouvement Européen et Presse fédéraliste, et l’appui des collectivités et acteurs locaux) organise une série d’évènements en soulignant le caractère prémonitoire et plus que jamais nécessaire de son discours fondateur sur " la paix et les États-Unis d’Europe", prononcé le 21 aout 1849.

Un premier évènement, labellisé par le Ministère des affaires européennes, a ainsi été organisé à Besançon (lieu de naissance du poète), avec l’appui de la Municipalité de Besançon.

D’autres évènements sont prévus, notamment à Avignon. Une cagnotte a été mise en place pour vous permettre de soutenir le projet. Pour faire écouter les textes et discours d’Hugo, l’UEF s’associe à des comédien-ne-s. La cagnotte permettra de les rémunérer pour leur travail : https://www.leetchi.com/c/victor-hugo-leuropeen-levenement?fbclid=IwAR00v56qNPWzvWs7MTk0mcyrOy3R-QedXX-ErxiZeKfPt3EJBTzCop7LqKk

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