Pourquoi on ne peut pas être pro-européen sans être fédéraliste : l’exemple de l’écologie

Pourquoi on ne peut pas être pro-européen sans être fédéraliste : l'exemple de l'écologie

Pourquoi on ne peut pas être pro-européen sans être fédéraliste : l’exemple de l’écologie

À la veille de son Assemblée générale, l’UEF-France organisait le 29 novembre à Paris une conférence intitulée « Pourquoi on ne peut pas être pro-européen sans être fédéraliste, l’exemple de l’écologie » avec Pascal DURAND, Député européen, Sandro GOZI, Président de l’UEF-Europe, Ophélie OMNES, Présidente de l’UEF-France, Anne-Pernelle RICHARDOT, Adjointe au Maire de la ville de Strasbourg et Conseillère régionale Grand Est.

Les intervenants ont démontré en quoi fédéralisme et écologie étaient liés et pourquoi il fallait élargir le débat du local au mondial.

Pascal Durand a débuté la conférence en appelant à faire la différence entre indépendance des Etats et souveraineté. Un Etat indépendant n’est pas forcément souverain s’il n’a pas la maîtrise des enjeux auxquels il est confronté. Les enjeux écologiques illustrent ce propos.

Sandro GOZI et Anne-Pernelle RICHARDOT ont rappelé que les politiques d’économie circulaire et de sécurité alimentaire ainsi que les engagements contraignants concernant l’eau et l’air sont d’origine européenne. C’est l’Europe qui protège.

Pour Sandro GOZI, il faut ainsi expliquer le fédéralisme par des exemples concrets (par exemple sur l’écologie ou les migrations). Il faut des résultats concrets pour les citoyens et l’écologie est une des raisons principales qui justifient le fédéralisme. Il faut donc utiliser la demande citoyenne pour une action plus efficace pour l’écologie et ainsi demander une Europe fédérale. Pour Anne-Pernelle RICHARDOT, il faut bousculer les Etats car « un politique quand il est bousculé, il agit ». Selon Sandro GOZI, la Conférence sur l’avenir de l’Europe est l’occasion de mettre la pression sur les Etats et il faut que les citoyens puissent participer directement (par exemple via des citoyens tirés au sort) et impliquer les parlements nationaux. Cette conférence ne doit pas uniquement traiter la question des listes transnationales et du Spitzenkandidat dans ses premiers six mois. Il faut demander aux citoyens ce qu’ils attendent de l’Europe et il est probable qu’ils répondront : de la protection sociale, de l’écologie, le traitement des sujets liés à l’immigration, une politique étrangère et globale. Les réponses des citoyens seront des moyens pour mettre la pression sur les Etats pour une véritable réforme de l’Union européenne.

Dans ce contexte, Pascal DURAND a indiqué que la faiblesse du budget européen et l’absence de ressources propres sont deux limites actuelles du projet européen. Anne-Pernelle RICHARDOT a souligné que la question des moyens était essentielle pour soutenir la transition écologique. Dans le même esprit, Sandro GOZI a ajouté qu’il fallait accompagner la transition écologique avec des ressources (par exemple des eurobonds verts de la BCE) et des instruments de formation professionnelle et de protection sociale. Ophélie OMNES a souligné que la paix qui est au cœur du projet européen devait également être synonyme de paix sociale.

Au-delà de la question européenne, Pascal DURAND a appelé à un pacte mondial pour l’environnement et Sandro GOZI a également indiqué la nécessité d’élargir le point de vue en soulignant que le projet fédéraliste ne s’arrête pas aux frontières du continent européen. L’approche écologique nécessite des engagements contraignants au niveau mondial et constitue une des raisons fondamentales de revoir la gouvernance de l’ONU. Dans ce cadre, les 75 ans de l’ONU sont une opportunité de remettre au centre ce débat. Sandro GOZI a ainsi appelé à un gouvernement mondial de l’environnement sous le contrôle d’un parlement mondial.

Il a aussi identifié plusieurs leviers pour pousser les Etats des autres continents à prendre des mesures contraignantes : utiliser la politique commerciale, utiliser la pression de la société civile, poser des conditionnalités aux aides au développement.

Tous les intervenants se sont également accordés pour souligner l’importance des territoires et de leur mise en réseau. Les citoyens et les territoires doivent être à la base de la construction d’une autre Europe. L’Etat fédéral c’est plus de démocratie et d’autonomie locale. Il faut réinventer la démocratie par les territoires. En Allemagne par exemple, les énergies renouvelables sont portées par les territoires.
Anne-Pernelle RICHARDOT a, par exemple, suggéré la création de conférences de territoire qui ne soient pas uniquement avec la Région et le Préfet, qui associent aussi les députés européens et qui élargissent les réflexions autour du Contrat de Plan Etat-Régions.

En conclusion, Anne-Pernelle RICHARDOT a appelé à sortir de l’intergouvernemental au niveau européen comme au niveau de l’ONU et Ophélie OMNES a souligné la nécessité de penser le système de manière globale, du local au mondial. Tous les problèmes convergent autour de la question de qui prend la décision et à quel échelon. Ophélie OMNES a conclu en souhaitant des changements structurels drastiques et en invitant à être visionnaire.

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