Pourquoi je suis fédéraliste ? Michel, 75 ans, PACA

, par UEF France

Pourquoi je suis fédéraliste ? Michel, 75 ans, PACA

A l’occasion des l’anniversaire de la création de l’Union des fédéralistes européens le 15 décembre 1946, l’UEF France lance une série de portraits de fédéralistes qui s’engagent au quotidien dans notre association. Des citoyens et des citoyennes de toutes les régions de France qui proposent un autre chemin démocratique. Ces portraits seront publiés au fur et à mesure à partir du du 15 décembre 2021 et pendant la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Michel Caillouët, 75 ans, de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Président de l’UEF Sud, membre du bureau national et responsable du comité scientifique de l’UEF France.

Quel est ton parcours ?

J’ai le même âge que l’Union des fédéralistes européens, créée il y a maintenant 75 ans !

Après des études d’économie à Paris, 7 ans fonctionnaire dans l’administration française (Ministère des Finances, professeur d’économie en Tunisie, puis Caisse des dépôts et consignations), j’ai rejoint, en 1975, la Commission Européenne.

Les différentes activités et politiques auxquelles j’ai pu contribuer (politique agricole commune, aide alimentaire, énergie, développement de partenariats avec l’Amérique Latine, dont l’accompagnement dans la résolution des conflits en Amérique Centrale, le soutien aux processus démocratiques au Chili, en Argentine, et au Pérou, et l’organisation de programmes de coopération économique d’envergure), m’ont montré le bien-fondé des actions au niveau européen, dans un monde globalisé.

De 1996 à 2004, j’ai assumé les fonctions d’Ambassadeur-chef de délégation de la Commission Européenne, à Bangkok, puis à New-Delhi, accrédité dans 10 pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie du Sud. J’ai ainsi pu participer à divers processus de résolution des conflits, au Cambodge, au Népal, ou au Sri Lanka... Là encore, la dimension européenne montrait toute sa pertinence.

De retour à Bruxelles, j’ai été représentant au COPS (Comité Politique et de Sécurité), puis premier Ambassadeur de l’UE auprès du Conseil de l’Europe.

En retraite des institutions européennes, j’ai poursuivi des activité de bénévole, en France, sur le terrain, en gérant pendant 7 ans une PME dédiée au commerce équitable, puis en tant que producteur de théâtre, j’ai contribué aux représentations de la pièce de Catherine Guibourg « Nous le peuple européen, six personnages en quête d’Europe », jouée notamment au festival d’Avignon .

Pourquoi es-tu fédéraliste ?

Ma longue expérience au sein des institutions européennes, et les contacts de terrain, en France, Europe, ou pays-tiers, m’ont convaincu progressivement que la seule voie pertinente pour l’avenir cohérent, solidaire, et efficace de l’Europe, était le fédéralisme.

J’ai pris en effet conscience, progressivement, des failles énormes du système intergouvernemental et de son inefficacité globale, inadapté pour résoudre les défis du continent européen. En effet, il ne permet pas aux citoyens de s’approprier la dimension européenne. La faible lisibilité des institutions et leur caractère très intergouvernemental ne permettent pas aux citoyens européens de s’approprier une véritable démocratie européenne. Je suis ainsi engagé depuis maintenant 5 ans auprès de l’UEF.

Comment vois tu l’avenir du fédéralisme ?

Compte tenu des défis actuels et futurs (géopolitique, environnement et changement climatique, consolidation de la démocratie…), le fédéralisme est plus que jamais nécessaire. La montée des souverainismes et les replis sur soi, et les dangers qu’ils représentent pour la démocratie, contribueront inévitablement à une relance de l’idéal fédéraliste, présent depuis les débuts de la construction européenne.

Cette relance passe par une prise de conscience citoyenne, permettant au fédéralisme d’assurer une véritable démocratisation à l’échelle européenne de la vie politique européenne. Nos amis allemands, italiens et belges en ont déjà pris conscience, et réclament de plus en plus la mise en place d’une constituante. Aux français de contribuer à montrer la voie, celle du réalisme et de l’espoir ! L’engagement associatif doit y contribuer !

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