Hommage à Yves Lagier Ancien président de l’UEF-France, Yves Lagier est décédé lundi 10 février 2020.

, par Alain Réguillon

Hommage à Yves Lagier

Yves Lagier, ancien président de l’UEF-France

Il est toujours difficile de trouver les mots justes pour dire sa peine lorsqu’un ami, un compagnon de route disparaît.

Il est encore plus difficile de s’adresser aux siens pour leur exprimer la compassion et leur dire la tristesse que l’on ressent, la peine que l’on veut partager avec eux.

Il y a beaucoup à dire sur Yves, tant l’homme a œuvré, de par ses engagements divers, au service des autres, mais aussi pour défendre des idées.

Son engagement fédéraliste était un idéal qu’il partageait avec beaucoup –jamais assez à son gré- tant en France qu’en Europe, particulièrement avec ses amis italiens de Pavie.

Défendre le fédéralisme dans un pays aussi centralisé que la France n’était pas le chemin le plus simple qu’il ait emprunté. Il ne s’en est, cependant, jamais écarté !

J’ai connu Yves en 1996 à Pontarlier, il venait de quitter sa fonction de maire. Il avait organisé une réunion avec de nombreux élus du Doubs et des responsables de comités de jumelages pour évoquer une nouvelle loi sur la gestion de fait. Pour favoriser aussi une meilleure mutualisation des actions européennes à conduire sur les territoires.

En message de clôture de cette journée il exprima sa conviction que l’Europe ne se renforcerait qu’à travers l’émergence d’une Fédération. C’était la première fois que j’entendais un élu défendre avec conviction une telle perspective.

Bien que sensibilisé déjà à l’idée fédéraliste, je n’avais pas encore rejoint l’UEF. C’est ce discours qui me poussa à le faire. À plusieurs reprises, lors de sa présidence de l’Union européenne des Fédéralistes-France, il se déplaça à Lyon pour animer des réunions de sensibilisation, participer à des colloques, tenir quelques réunions statutaires de notre mouvement.

Au fil des ans, sa conviction ne s’est pas émoussée. Il tenait le cap et priorisait l’avènement d’une fédération européenne avant tout autre dimension, notamment mondiale.

Nos routes se croisèrent fréquemment et nos échanges furent toujours des moments d’encouragement à ne jamais baisser les bras, à ne jamais mettre son drapeau dans sa poche.

Lorsque secrétaire général de l’UEF-France, je demandais à ce que des réunions de comités directeurs se tiennent de manière décentralisée, il fut l’un des premiers à organiser une telle réunion à Besançon. Il ne choisit pas alors une salle anonyme. C’est chez lui, avec Jeannie, qu’il reçu la quinzaine d’amis fédéralistes venus débattre des actions que nous avions à conduire.

Lorsqu’il recevait une note, un article, une revue sur l’actualité européenne il savait réagir, contester la rédaction, l’encourager aussi, bref, il ne restait pas sans donner son avis, avis d’ailleurs toujours judicieux.

Je n’oublie pas que c’est sous sa présidence qu’un protocole de coopération était signé avec les Jeunes européens France. Ce fut l’amorce d’une coopération pas toujours facile, mais indispensable à assurer la continuité des idées fédéralistes. Former de nouvelles générations pour un jour passer le flambeau, tel était son but… il a vu juste avant beaucoup d’autres.

En cette année 2020 qui verra la commémoration du 70e anniversaire de la Déclaration Schuman du 9 mai 1950, il aurait sans conteste rappelé que celle-ci proposait la création d’une Fédération européenne. Il aurait probablement souligné que les réalisations de fait que Jean Monnet tenaient pour socle de cet avènement n’avaient pas suffi à doter l’Union européenne d’une autorité politique fédérale.

Alors cher Yves, nous le soulignerons à ta place. Nous ferons le lien avec cette promesse d’une Union plus humaine, plus équitable, plus sociale, car cette dimension te tenait à cœur. Nous profiterons de cette commémoration pour rappeler la promesse de cette Déclaration et l’espérance d’une Europe fédérale, puissance pacifique au servir de la paix et de la prospérité du monde.

Repose en paix, tes idées perdureront et les tiens peuvent être fiers de tes engagements.

À Jeannie ton épouse, militante à tes côtés, à tes enfants, à tous les tiens, j’exprime au nom de tous les fédéralistes européens notre amitié en leur adressant nos condoléances sincères et affectueuses.

Besançon, le 14 février 2020

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