La veille du Congrès, l’UEF a organisé conjointement avec l’UEF Espagne et le Groupe Spinelli l’événement "À l’occasion du 80e anniversaire du Manifeste de Ventotene pour une Europe fédérale". L’événement a été accueilli par le Principal de l’Université de València au Centre Culturel La Nau de l’Universitat de València. Ont participé à l’événement d’éminents intervenants de différentes institutions au niveau local, national et européen. Le débat a porté sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE), qui a débuté le 9 mai 2021. Dans les deux panels, les parlementaires nationaux et européens ont discuté de la stratégie fédéraliste dans le CoFoE ainsi que de leur rôle dans la Conférence en tant qu’exercice de démocratie inclusive et active.

Le Congrès a officiellement débuté le samedi matin par les discours de bienvenue prononcés, entre autres, par la directrice de l’Université de Valence, María Vicenta MESTRE ESCRIVÀ, le secrétaire régional pour l’Union européenne et les relations extérieures du gouvernement régional de Valence, Joan CALABUIG RULL, ainsi que le président de l’UEF Espagne et ancien président du Parlement européen, Enrique BARÓN CRESPO.

Ensuite, Sergio PISTONE a rappelé dans son excellente conférence historique les grands moments, les étapes politiques et les réalisations des 7 ½ dernières décennies de l’histoire de l’UEF. Tout au long de sa longue histoire, l’UEF a toujours été en avance sur son temps et, par ses actions et ses campagnes, a contribué à faire avancer et à façonner le processus d’unification européenne.

Lors du débat qui a suivi, modéré par Raphaël BEZ (Secrétaire général de l’UEF Suisse), le président de l’UEF Sandro GOZI, le président de l’EUD Rainer WIELAND, la présidente de la JEF Leonie MARTIN et Daphné GOGOU, vice-présidente de l’UEF Grèce (la plus jeune section de l’UEF) ont discuté du présent et de l’avenir de l’UEF. Ils ont discuté des perspectives de développement de l’UEF en tant qu’organisation, mais aussi des stratégies de développement et de construction d’organisations dans les pays où l’UEF n’est pas encore représentée ou dans lesquels le fédéralisme n’a pas de tradition.

Révision statutaire

Une organisation - comme l’UEF - n’est jamais statique mais toujours en mouvement et doit se soumettre à une auto-réflexion critique à intervalles réguliers. Un tel processus a été entamé en juillet 2020. Au cours du premier semestre de 2020, l’UEF a été confrontée à de graves problèmes internes et a été obligée de chercher des réponses institutionnelles en accord avec les dispositions existantes des statuts. Une première analyse plus approfondie des dispositions spécifiques des statuts de l’UEF a révélé des lacunes dans la description des tâches attribuées aux organes de l’association ainsi que la nécessité d’une révision plus large des dispositions clés afin d’améliorer le fonctionnement de l’UEF et d’intégrer les meilleures pratiques basées sur l’expérience acquise par les sections nationales. La crise du COVID et les difficultés à organiser des réunions et des événements en personne, ainsi que les changements dans l’environnement de travail dans tous les États membres de l’UE ont été des facteurs supplémentaires conduisant à la révision des statuts.

Dès le mois de juillet de l’année dernière, le président et le secrétaire général avaient appelé les sections à désigner des membres de leur section pour un groupe de travail sur les statuts et le règlement intérieur. Les sections ont également eu la possibilité d’apporter leur contribution. Le groupe de travail peut être considéré comme un bon exemple de coopération au sein de l’association. Le groupe a travaillé de manière collective et inclusive, en analysant les contributions soumises par les sections nationales, en identifiant les principales lacunes, en définissant la portée de la révision, en discutant de différentes options pour les dispositions fondamentales et en se concentrant sur des solutions pratiques et opérationnelles. Il a travaillé de manière intensive, en partageant ses expériences et en concevant une gestion plus efficace et moderne de l’organisation, en respectant les traditions mais aussi en faisant face aux nouvelles réalités de la mobilité des personnes et de la transformation numérique. C’est ainsi que de nouveaux statuts ont pu être présentés au Congrès, rendant l’UEF apte à remplir sa mission et à affronter l’avenir. Les nouveaux statuts prévoient également le transfert du siège social en Belgique, une étape attendue depuis longtemps. Avec l’adoption des nouveaux statuts par le Congrès, le cap est mis sur un nouvel avenir.

Débats sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe

L’axe politique du XXVIIe Congrès européen de l’UEF était la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Dans un message vidéo, la vice-présidente de la Commission européenne et coprésidente du comité exécutif du CoFoE, Dubravka ŠUICA, a remercié l’UEF d’avoir organisé le Congrès et d’avoir fait connaître les objectifs de la Conférence sur l’avenir de l’Europe et d’avoir impliqué les citoyens dans le processus. Elle en a souligné l’importance, car la conférence a été conçue pour les citoyens et repose sur leur contribution. De même, elle a salué l’importance de la page d’information du site de l’UEF sur le CoFoE. Elle rappelle que la confiance des citoyens dans la démocratie est importante et ne peut être considérée comme acquise. La base est importante et doit être prise en compte. L’objectif principal est de renforcer le lien entre les gens et les institutions démocratiques qui les servent, afin de réduire l’écart entre les attentes et la réalité. La démocratie est confrontée à de nombreux défis, et il est plus important que jamais de ne laisser aucune place à la désinformation et aux faux récits pour remplacer une réflexion et un débat réfléchis. Le message vidéo de la vice-présidente de la Commission européenne, Dubravka ŠUICA, est disponible ici.

Sous le titre de l’Appel relancé avec succès lors de la Journée de l’Europe 2021, "Notre Europe fédérale - souveraine et démocratique" et modéré par Julian PLOTTKA (EUD), le président de l’UEF et député européen Sandro GOZI, le vice-président de l’UEF et député européen Domènec RUIZ DEVESA, Luisa TRUMELLINI, vice-présidente nouvellement élue de l’UEF, a discuté avec le député européen Guy VERHOFSTADT, l’un des coprésidents du conseil exécutif du CoFoE, des raisons pour lesquelles la conférence doit être considérée comme un moment historique pour la cause fédéraliste.

Sandro GOZI a souligné les principales étapes et activités de l’UEF au cours de l’année écoulée. Il a souligné le moment darwinien que vit actuellement la société. La capacité d’adaptation est nécessaire pour faire face aux nouveaux défis, et ce n’est pas le plus fort qui survit, mais celui qui s’adapte le mieux. 75 ans après sa fondation à Paris en 1946, l’UEF a la responsabilité de défendre le fédéralisme comme solution pour la paix et la coopération, pour un monde juste, une meilleure croissance et la coexistence. En outre, il a souligné la nécessité de poursuivre la cause fédéraliste d’une nouvelle manière et sous un nouvel éclairage, mais sans abandonner la question institutionnelle, qui est la clé d’un meilleur fonctionnement de l’Union européenne. Les questions au cœur du débat social devraient également être les questions au cœur de l’UEF et du débat fédéraliste. L’UEF est membre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. L’UEF fait maintenant partie du processus, si le processus est un succès, ce sera aussi un succès pour l’UEF. L’UEF doit être très claire dans la promotion de ses idées, écouter les citoyens et être entendue. Dans ce contexte, Sandro GOZI a souligné la responsabilité de chaque individu dans l’élaboration du débat. La plateforme numérique permet à chacun de s’impliquer dans la discussion. Il a donc appelé les délégués du Congrès et tous les membres des sections de l’UEF à s’inscrire sur la plateforme et à participer activement. En résumé, il a souligné que l’UEF souhaite un suivi clair et solide des institutions pour les citoyens.

Guy VERHOFSTADT a souligné la responsabilité de Sandro Gozi, Président de l’UEF, et de Domènec Ruiz Devesa, Vice-président de l’UEF, ainsi que de toute l’UEF, découlant de l’adhésion à la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Il affirme que la voie à suivre est celle du fédéralisme démocratique. Tous les pères fondateurs de l’Union européenne étaient des fédéralistes.

Domènec RUIZ DEVESA a confirmé l’importance des sections nationales, des JEF et du réseau plus large de l’UEF lorsqu’il s’agit de soutenir les actions fédéralistes de l’UEF. D’un point de vue tactique et stratégique, il a confirmé que le réseau fédéraliste n’a jamais été aussi fort ces derniers temps. Il provient de toutes les familles politiques du Parlement, grâce au Groupe Spinelli, et un tiers des députés européens font partie du Groupe Spinelli.

Luisa TRUMELLINI a donné la perspective de parvenir à une Union forte, démocratique et souveraine. Elle a parlé du point de vue des sections nationales, du point de vue des militants fédéralistes. Les efforts des fédéralistes sont actuellement reconnus. Dans le passé, il était vraiment difficile de maintenir le fédéralisme comme objectif. A l’occasion du 75ème anniversaire de l’UEF, il y a 40 ans, le Parlement européen a pris la décision de préparer le projet de traité sous l’impulsion d’Altiero Spinelli, l’impulsion pour créer l’Union européenne. A cette époque, l’UEF a mis en place un comité présidé par Francesco Rossolillo pour préparer le projet de réformes institutionnelles de la Communauté européenne. La mémoire de ces événements est importante pour comprendre qu’après 40 ans, le débat est encore sur ces points. Le processus est long et les réalisations sont longues pour arriver à la structure fédérale finale de l’Union européenne. La nécessité d’avoir un Parlement européen autonome est essentielle et change la donne pour la politique.

L’UEF a choisi, en outre, une forme innovante et nouvelle de dialogue sur le CoFoE avec son dernier projet "Make Europe Bloom : the Time is Now !", cofinancé par le Parlement européen, qui a été officiellement lancé lors de la Journée de l’Europe 2021 et dont la première fresque "Pour l’avenir de l’Europe" a été inaugurée à Valence le 3 juillet 2021. L’UEF discute du CoFoE avec les citoyens par le biais de l’art comme forme d’expression et est heureuse d’avoir trouvé Antonyo Marest, un artiste urbain espagnol exceptionnel, pour le mettre en œuvre. Après Valence, des fresques seront créées dans d’autres villes européennes jusqu’en juin 2022. Vous pouvez trouver ici quelques photos de la fresque #MakeEuropeBloom.

Élection du bureau exécutif et Résolutions

Lors des élections du Bureau exécutif, le président de l’UEF Sandro Gozi MEP (IT) et la secrétaire générale Anna Echterhoff (DE) ont été confirmés dans leurs fonctions. Les vice-présidents sont Domènec Ruiz Devesa MEP (ES), Markus Ferber MEP (DE) et Luisa Trumellini (IT) ; le nouveau trésorier est Dominique Ostyn (BE). Raphaël Bez (CH), Daniel Gerer (AT), Daphne Gogou (GR), François Mennerat (FR), Eszter Nagy (HU), Giulia Rossolillo (IT), Laura Tatarelyte (LT), Wolfgang Wettach (DE) et Birgit Wille (DE) sont élus membres du Bureau exécutif.

Le Congrès a également élu une partie des membres du Comité fédéral. Le Comité fédéral s’est réuni dimanche dans sa nouvelle composition à l’issue du Congrès. Un aperçu des résultats des élections/nominations est disponible ici (PDF).

Enfin, les résolutions ci-après ont été adoptées (en anglais).