Michel Dévoluy plaide pour « une planification fédéraliste » dans « une Europe à plusieurs vitesses » Conférence de l’UEF Auvergne Rhône-Alpes le lundi 18 décembre à Lyon

, par Jean-François Richard

Michel Dévoluy plaide pour « une planification fédéraliste » dans « une Europe à plusieurs vitesses »

Michel Dévoluy a été professeur à l’Université de Strasbourg, chaire Jean Monnet d’économie européenne. Spécialiste de macro-économie européenne, il était à Lyon le 18 décembre à l’invitation de l’UEF Auvergne-Rhône-Alpes, de la Maison de l’Europe et des européens - Lyon et des Jeunes Européens Lyon pour parler des « défis et enjeux » dans la Zone euro.

Constatant les crises (économique, financière, sociale) dans laquelle s’enlise l’Europe depuis une dizaine d’années Michel Dévoluy a déploré « la crise de confiance dans l’Europe ». Il a proposé un plaidoyer pour « une autre Europe ». Pour lui il faut accentuer « l’intégration des économies européennes et donner aux Européens un modèle social unique et protecteur ».

Sous les propos de l’économiste pointe des interrogations sur le fonctionnement des institutions européennes et son constat est sans appel : « les institutions européennes sont peu démocratiques ». Cette déconnexion entre les instances décisionnelles européennes et les citoyens est la première cause du manque de légitimité du pouvoir européen explique Michel Dévoluy.

La complexité des institutions est une autre source de défiance des citoyens envers l’Europe. Celle-ci résulte de l’absence de choix clair au niveau de la construction européenne entre une logique fédérale et une logique intergouvernementale.

Militant de l’UEF en région PACA, Michel Dévoluy plaide pour la consolidation de la dimension fédérale de l’Europe, notamment par le renforcement de la Commission européenne et du Parlement européen.

Or, depuis sa création en 1974 le Conseil européen n’a cessé de prendre de l’importance, notamment grâce à la procédure de codécision avec le Parlement européen. Dans les faits, les grandes orientations de la politique européenne sont déterminées par les chefs d’État et de gouvernement qui siègent au Conseil européen. Cette logique antidémocratique est un moyen pour les États de préserver leur souveraineté. « Si l’Europe doit changer ce ne sera pas sous l’impulsion des représentants politiques mais sous la pression des citoyens qui doivent se mobiliser pour faire entendre leur voix », dit-il.

Le défaut de représentation démocratique se retrouve également au niveau de la politique économique européenne. L’indépendance de la Banque centrale européenne, les limites contraignantes du Pacte de stabilité et de croissance, et plus récemment la fameuse « règle d’or », sont autant de contraintes qui privent les Européens de la possibilité d’exprimer leurs choix en matière de politique économique. Pour Michel Dévoluy ce « fédéralisme tutélaire » doit être combattu au profit d’un véritable « fédéralisme démocratique ».

Michel Dévoluy propose une « planification fédératrice » qui mettrait en place une véritable ligne politique. Cela permettrait de « construire une véritable Europe politique au sein de la zone euro ». Pour les autres pays, le libre-échange serait le seul dénominateur commun.

Ce changement de cap, « une Europe à plusieurs vitesses », reposerait sur deux piliers dans la Zone euro :

  • la construction d’une fédération au niveau politique et social, et,
  • une planification au niveau économique et financier.

Michel Dévoluy constate en effet que « la seule avancée du fédéralisme est dans l’union bancaire, car l’Europe redoutait la crise financière ».

P.-S.

Article rédigé par Jean-François Richard
Membre du Comité directeur de l’UEF Rhône-Alpes - Lyon

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