A Frontignan (34)  : le doux clapotis du Fédéralisme Européen ! L’UEF a échangé avec les cadres socialistes sur la plus-value du fédéralisme face à la crise climatique

, par Aliou Pourchet, Catherine Guibourg

A Frontignan (34) : le doux clapotis du Fédéralisme Européen !

Les Mouettes. Frontignan. 32, 5 Kilomètres de Montpellier, sur Google Maps. Un joli centre de vacances au bord de la Méditerranée, de tout temps dédié à l’éducation populaire et à ceux qui ne partent pas. Pour préparer leur rentrée, les Jeunes du Parti Socialiste de l’Hérault, et son Président Victor Certain, à l’occasion de la Fête de rose, avaient choisi d’y tenir un atelier Europe. La question posée était  : le Fédéralisme Européen face à la crise climatique.

Pour animer les débats, Chloé Ridel, porte-parole du PS, Céline Giessmann, militante socialiste fédéraliste, conseillère municipale à Strasbourg, et Michel Caillouët, Président de l’UEF Sud se retrouvaient autour de la table, après le café croissant de bienvenue servi non loin de la plage. Les voiles qui flottaient au vent n’étaient pas ceux d’un dériveur, mais bien les kakémonos du PS écrit en rouge avec la rose et le poing.

J’étais contente que le PS ait gardé la rose et oublié les poings.

Pour moi qui avais déchiré ma carte du Parti Socialiste au soir du 29 mai 2005 (Le Non au Traité pour les anciens), assister à un tel atelier fût un moment de joie et d’appréhension. Comme on revoit des amis avec qui on s’est fâché et qu’on n’a pas revus depuis 18 ans, des tas de questions tournaient dans ma tête de manière maladroite.

Le PS a-t-il changé  ? Le PS qui s’est tant déchiré au sujet de l’Europe, maintenant que les idées du Front National ont presque gagné, va-t-il se réconcilier  ? Et puis j’ai pensé, ce sont des jeunes qui organisent l’atelier, ils n’avaient pas 10 ans en 2005, qu’ont-ils à voir avec les querelles de leurs vieux parents  ?

J’avoue ma trop grande sensiblerie. Mais quand j’ai vu près de 300 militants faire la queue pour s’inscrire, se précipiter dans les ateliers, et déjeuner sous la tonnelle, dans la plus grande des convivialités, où assise entre Karima, Brahim, Gérard et Jacqueline, nous discutions et les idées allaient bon train, que faire pour lutter contre les idées d’extrême droite, qui se répandent comme peau de chagrin, sans même qu’on ait besoin de faire campagne, a ajouté Djamel. J’ai pensé que le Socialisme avait du bon quand même. Et c’était (presque) ma famille. Et déjà les discours des jeunes maires socialistes de Montpellier (Mickael Lafosse) et de Frontignan commençaient à me séduire.

Le réchauffement climatique et l’Europe : Appel à l’action fédérale

L’atelier Europe a très bien démarré, on a commencé par définir le fédéralisme européen, en expliquer l’absolue nécessité, hein si l’Europe veut continuer d’exister face aux Empires  ! Et là toute la salle a applaudi. Et puis deux visions se sont fait entendre. Celle de Chloé Ridel, pour qui il y a peu de choses à changer, sauf à donner plus de pouvoir au Parlement Européen, mais pour elle l’action fédère plus que l’institutionnel, il est donc inutile d’encombrer l’action avec des débats institutionnels lourds et impossibles, jamais une constitution européenne ne primera sur les constitutions nationales. Céline Giessmann a elle, rappelé la nécessité d’une Fédération que le citoyen ne doit pas redouté, car elle n’est rien d’autre qu’une question de subsidiarité. Comment avec la lourdeur institutionnelle actuelle, a dit Mme Giessmann, ne pas se laisser concurrencer par les États-Unis qui consacrent 350 Milliards d’Euros à l’industrie verte par an, quand pour l’Union Européenne, le montant est identique, mais pour un programme pluriannuel sur 7 ans  ! Et lutter pour l’écologie c’est aussi lutter contre la Droite et l’Extrême Droite, au Parlement Européen le Pacte vert est passé à 16 voix  ! A-t-elle ajouté. Pour Michel Caillouët, seule la Fédération permettra d’améliorer la démocratie citoyenne d’une part, et en parallèle le budget européen, (1% dans l’UE contre 15% aux Etats-Unis), et assurer ainsi l’efficacité en termes d’écologie. N’oublions pas que l’Europe est la région qui se réchauffe le plus au monde (+ 2 degrés depuis le XIXème, et +4 degrés d’ici la fin du siècle).

Céline Geissmann a rappelé qu’aucun changement institutionnel n’avait eu lieu en Europe depuis 2007, alors qu’avant 2005, on s’adaptait en modifiant les textes tous les 3-4 ans (1992, 1999, 2002). J’ai pensé tout bas, ben oui, CQFD, la preuve que l’Europe avait été complètement paralysée depuis le Non français.
Il était temps que l’Europe se réveille. Que le PS assume enfin sa responsabilité face à l’Europe. Et justement ça tombait bien. La jeunesse militante socialiste à Frontignan semblait aller de l’avant. Prête à se battre contre l’extrême droite. Déjà sur les starting blocs pour la prochaine campagne européenne. Et là je me suis mise à rêver. Et si la direction socialiste à Paris s’aventurait à nommer dans sa tête de liste aux Européennes, des jeunes militantes femmes compétentes, pleines de charisme, comme il nous a été donner de les apprécier à Frontignan. Et si le Parti Socialiste décidait enfin de nous enchanter en préférant la rose aux poings…

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